Banksy à Marseille : une œuvre bouleversante temporairement vandalisée
L’artiste de rue britannique Banksy a dévoilé fin mai 2025 une nouvelle œuvre à Marseille, un hommage personnel à un ami disparu. Ce mural, situé près de la plage des Catalans, a rapidement suscité l’admiration des habitants mais aussi un acte de vandalisme qui a défiguré temporairement le message poignant de l’artiste. En moins de 48 heures, l’œuvre a été restaurée, ravivant le débat sur la fragilité et la préservation de l’art urbain.
Une œuvre chargée de sens à Marseille
Un hommage intime et symbolique
La fresque représente un phare noir dont l’ombre, astucieusement créée par un poteau de rue, projette un message fort : « I want to be what you saw in me » (« Je veux être ce que tu as vu en moi »). Banksy a révélé sur Instagram que cette création était dédiée à un ami et mentor récemment décédé, dévoilant ainsi une facette plus personnelle que ses habituels messages politiques ou sociaux. Le choix de Marseille, ville réputée pour son dynamisme artistique, souligne l’importance symbolique du lieu.
Une installation remarquée et appréciée
Dès sa révélation, l’œuvre a suscité un vif enthousiasme local. Esteban Roldan, charpentier, la qualifie de « énorme », tandis que Virginie Foucault, une habituée des environs, exprime son amour pour cette initiative. Susan McAllister, enseignante britannique, salue l’audace de Banksy à explorer de nouvelles villes, tout en spéculant sur l’identité de l’artiste, parfois envisagée comme féminine.
Le vandalisme : un coup porté à l’art et au message
Une dégradation rapide et provocante
Moins de deux jours après la confirmation publique de l’emplacement, un vandale a modifié l’image en transformant le phare en un symbole phallique en y ajoutant des testicules. Ce geste, qualifié d’« originalité absente » par les observateurs, reflète la réputation parfois tumultueuse de Marseille en matière de graffitis et tags.
Une restauration rapide et experte
Agnès Perrone, restauratrice spécialisée en décor patrimonial, a pris en charge la remise en état de l’œuvre. Grâce à un vernis anti-graffiti appliqué préventivement, le nettoyage a nécessité plusieurs heures, mais la fresque a retrouvé son éclat en moins de 24 heures. Perrone souligne que la lutte contre les dégradations urbaines est un combat quotidien dans la cité phocéenne, où le graffiti reste un sport national.
Réactions et enjeux autour de la préservation de l’art urbain
Un débat sur le respect et la fragilité des œuvres
Le vandalisme a suscité une certaine indignation, notamment parce que l’œuvre portait un message intime et sensible. Banksy lui-même a parfois évoqué que ses créations pouvaient être réinterprétées ou détournées, mais la nature crue de cette altération a choqué une partie du public.
La difficulté de protéger l’art éphémère
Les œuvres de Banksy, souvent réalisées en milieu urbain, sont exposées à des risques constants : vandalisme, vol, ou destruction par les autorités ou propriétaires. Des mesures comme le vernis anti-graffiti ou la protection par plexiglas sont parfois mises en place, mais ne garantissent pas une protection totale. La restauration rapide à Marseille illustre à la fois la vulnérabilité et la valeur reconnue de ces créations.
Marseille, un terrain d’expression artistique et de conflits
La ville, riche en culture de rue, est aussi un lieu où la coexistence entre création artistique et vandalisme est complexe. Les habitants expriment leur fierté d’accueillir Banksy, mais doivent aussi composer avec les défis liés à la préservation de ces œuvres.
L’incident survenu à Marseille rappelle que l’art urbain, même signé par une figure mondiale comme Banksy, reste fragile et soumis aux aléas de la rue. L’œuvre, hommage poignant à un ami disparu, a traversé une épreuve symbolique avant d’être restaurée, témoignant de la passion locale pour la culture urbaine et des tensions inhérentes à sa conservation. Cette affaire met en lumière la nécessité d’un équilibre entre accessibilité publique et protection des créations artistiques.
