France prévoit la construction d’une prison Supermax près de l’ancien bagne de l’Île du Diable
La France annonce la construction d’une prison de type Supermax à Saint-Laurent-du-Maroni, en Guyane, à proximité de l’ancien bagne tristement célèbre de l’Île du Diable. Ce projet vise à accueillir 500 détenus, dont 60 en haute sécurité, et à renforcer la lutte contre le trafic de drogue et la criminalité organisée dans ce territoire d’outre-mer. Cette initiative, qui s’inscrit dans un contexte de forte insécurité locale, relance le souvenir du bagne historique, symbole de répression et de conditions carcérales extrêmes.
Un projet pénitentiaire d’envergure pour la Guyane
Une prison Supermax pour 500 détenus
La nouvelle prison, prévue à Saint-Laurent-du-Maroni, près de la frontière avec le Suriname, sera un établissement ultra-sécurisé de type Supermax, destiné à accueillir 500 détenus, dont 60 placés en détention maximale. Elle sera spécialement conçue pour recevoir des trafiquants de drogue et des individus radicalisés, répondant ainsi aux besoins sécuritaires spécifiques de la région.
Lutte contre la surpopulation carcérale et le trafic de drogue
La Guyane connaît une surpopulation carcérale importante et un taux d’homicide élevé, avec 18 meurtres pour 100 000 habitants, contre seulement 1,2 en métropole. Ce chiffre est en grande partie lié aux conflits entre gangs et au trafic de cocaïne, la région étant un point de transit majeur vers l’Europe. Actuellement, 49 grands trafiquants sont détenus dans les territoires d’outre-mer, mais sans les mesures de sécurité adaptées à leur dangerosité.
Un investissement de 400 millions d’euros
Le coût estimé du projet avoisine les 400 millions d’euros (environ 451 millions de dollars). Outre la prison, le complexe comprendra également un tribunal, renforçant ainsi les capacités judiciaires locales pour traiter efficacement les affaires criminelles.
Le poids historique de l’Île du Diable
Un bagne mythique et redouté
L’Île du Diable, célèbre pour son bagne fonctionnant de 1852 à 1953, symbolise l’une des pages les plus sombres de l’histoire pénitentiaire française. Ce bagne accueillait des prisonniers politiques, comme Alfred Dreyfus, ainsi que des criminels endurcis. Les conditions y étaient extrêmement dures, avec un taux de mortalité pouvant atteindre 75 % à son apogée, dû aux maladies tropicales, à la malnutrition et aux mauvais traitement.
Un site devenu touristique
Depuis la fermeture du bagne en 1953, l’Île du Diable est devenue une destination touristique, attirant plus de 50 000 visiteurs chaque année, fascinés par son histoire et ses vestiges.
Réactions officielles et enjeux sécuritaires
La parole du ministre de la Justice
Gérald Darmanin, ministre français de la Justice, a souligné l’importance d’aligner les standards de sécurité des prisons d’outre-mer sur ceux de la métropole. Il a insisté sur la nécessité d’empêcher que des criminels de haut rang continuent leurs activités illicites depuis leur cellule, notamment par des actes de corruption.
Une réponse aux défis locaux
Ce projet vise à répondre à la fois à la problématique de la surpopulation carcérale et à la montée de la criminalité organisée, notamment le trafic de drogue, qui menace la stabilité sociale en Guyane. La construction de cette prison Supermax est donc un outil stratégique pour renforcer la sécurité et l’autorité de l’État dans ce territoire.
Cette nouvelle prison, située à proximité du site historique de l’Île du Diable, marque un tournant dans la politique pénitentiaire française en outre-mer. Elle illustre la volonté de la France de moderniser ses infrastructures carcérales tout en s’attaquant aux fléaux de la criminalité organisée et du trafic de drogue. Par son emplacement symbolique, ce projet rappelle aussi les lourds héritages du passé pénal tout en s’inscrivant dans une dynamique de sécurité renforcée pour l’avenir.