L’armée gabonaise prend le pouvoir lors d’un coup d’État

Des officiers supérieurs de l’armée ont pris le pouvoir au Gabon, poursuivant une tendance aux coups d’État – celui du Niger étant le plus récent jusqu’à présent – observée sur le continent africain. En cas de succès, ce serait le huitième en Afrique de l’Ouest et du Centre depuis 2020.

Le groupe, qui prétend parler au nom de l’ensemble des autorités sécuritaires et militaires gabonaises, a fait cette annonce lors d’une émission du mercredi 30 août.

Rejetant les résultats des élections du week-end dernier, ils ont également dissous toutes les institutions de l’État et fermé les frontières du pays.

L’actuel président Ali Bongo, à la tête du pays depuis quatorze ans, est sorti vainqueur lors de sa troisième réélection. Le groupe militaire a déclaré que les résultats des élections n’étaient pas crédibles et qu’ils nécessitaient, selon eux, de « mettre fin au régime actuel ».

Alors que le putsch semble bénéficier d’un certain soutien populaire, peu après le discours télévisé, les agences de presse Reuters et AFP ont fait état de coups de feu entendus dans la capitale gabonaise de Libreville.

En un seul tour de scrutin, Bongo aurait obtenu près de 65 % des voix, surclassant ainsi son principal rival Albert Ondo Ossa, qui a obtenu un peu plus de 30 %.

Selon les putschistes, Bongo est actuellement détenu dans une résidence tenue secrète où il a accès aux médicaments et à sa famille. Entre-temps, l’un de ses fils a été arrêté pour « haute trahison ».

Bongo a succédé à la tête politique du Gabon en 2009, succédant à son père Omar Bongo, qui dirigeait le pays depuis 1967.

Après les résultats du scrutin, Ossa et son alliance d’opposition, forgée pour détrôner Bongo, ont parlé de fraude, citant le fait que de nombreux bureaux de vote ont ouvert avec plusieurs heures de retard.

Dans le passé, l’opposition a également contesté la validité des deux précédentes victoires électorales de Bongo.

Alors que le scrutin touchait à sa fin samedi soir, des remous ont éclaté au Gabon. Le gouvernement en place, anticipant la propagation des « fausses nouvelles » et les troubles, a fermé Internet dans tout le pays et imposé un couvre-feu. Des médias français tels que France 24, RFI et TV5 Monde ont également été interdits en raison de leur prétendu manque d’objectivité.

Mercredi matin, heure d’Europe centrale, Internet, inaccessible pendant trois jours, a été rétabli, rapporte l’AFP.

Le coup d’État représente une nouvelle menace pour les intérêts de la France dans la région. Environ 350 soldats sont stationnés dans cette ancienne colonie française riche en pétrole. Les forces françaises ont été expulsées du Mali et du Burkina Faso après des coups d’État, suite à une éruption de sentiment anti-français, et le coup d’État de juin dernier au Niger a entraîné la rupture des accords militaires avec la France.

Dans un communiqué, la Première ministre française Élisabeth Borne a déclaré que la France suivait la situation de près.

Josep Borrell, le chef de la diplomatie européenne, a qualifié la tentative de coup d’État de « grand problème pour l’Europe ». “Si cela se confirme, il s’agira d’un autre coup d’État militaire qui accroîtra l’instabilité dans toute la région”, a-t-il déclaré mercredi avant une réunion des ministres de la Défense de l’UE.

Cet article est initialement publié sur Europeanconservative.com

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