Ce film d’horreur avec Anya Taylor-Joy pourrait bien vous couper l’appétit
Parce que les films énigmatiques lui vont si bien, Anya Taylor-Joy est merveilleusement troublante dans The Menu, une comédie horrifique réalisée par Mark Mylod et produite par Adam McKay (un duo qui a déjà porté ses fruits dans les séries Game of Thrones et Succession). Révélée dans Le Jeu de la Dame à l’automne 2021, l’actrice américaine a depuis conquit petit et grand écran. Elle nous a captivé sous les traits d’Emma Woodhouse dans l’adaptation du roman de Jane Austen diffusée par Netflix, dans la peau d’une chanteuse vengeresse du Swinging London dans Last Night in Soho, mais aussi dans son rôle d’enchanteresse pour The Northman, entre autres. Il faut dire qu’Anya Taylor-Joy sait se démarquer par ses choix d’interprétation intelligents et éclectiques. Elle joue ici celui de Margot, protagoniste de la comédie noire The Menu, sortie en novembre 2022 dans les salles obscures et désormais disponible sur la plateforme de Canal+.
Un menu savoureusement sordide
Le temps d’une soirée, un jeune couple se rend au Hawthorne (un nom qui fait référence à une fleur sublime, mais qui dégage une odeur nauséabonde), l’un des restaurants les plus en vue du moment. Aux côtés d’une poignée d’autres invités triés sur le volet, ils montent dans un bateau pour se rendre dans ce haut lieu de la gastronomie perché sur une île privée. Lorsqu’ils arrivent sur la terre ferme, le personnel leur fait découvrir les alentours, la nature environnante puis l’espace où ils auront l’honneur de dîner. Une fois tout ce beau monde installé en salle, le chef Slowik, spécialiste de la cuisine moléculaire au sommet de son art, apparait enfin, et avec lui la promesse d’un menu somptueux (la cheffe étoilée Dominique Crenn est notamment venue aider les équipes du film à l’imaginer), innovant et garni de quelques surprises…Au fil des mets raffinés qui leur sont présentés, le chef se montre complexe et antipathique tandis que sa brigade continue étrangement de lui obéir, comme si elle lui vouait un culte. Une parade macabre se met très vite en place. Isolés, renfermés dans un espace claustrophobique faits de murs de pierres brutes et de baies vitrées (qui donnent finalement encore plus envie de s’échapper), les convives semblent pris au piège. Comme eux, le personnage d’Anya Taylor-Joy doit comprendre les règles du jeu ou bien en payer le prix. Pas celui de la note, non… Celui de sa vie. Exquis, n’est-ce pas ? C’est tout du moins l’avis du chef.
Une satire de la culture des privilèges
Au total, seulement six tables d’invités sont accueillies lors de cette soirée. Mais étant donné le caractère grotesque des personnes qui les composent, on comprend que cela suffit amplement. Un couple fortuné qui ne se dit pas un mot, une critique gastronomique jamais satisfaite accompagnée de son rédacteur en chef tout aussi pompeux, un acteur odieux à l’égo franchement fragile, un trio d’entrepreneurs arrogants, un jeune gourmet aux airs de Monsieur je-sais-tout… C’est toute la culture des privilèges qui est rassemblée. À mi-chemin entre l’humour et la noirceur, ce nouveau thriller met cette dernière en exergue pour en dresser une satire mordante comme on pu le faire les films Don’t Look Up et Parasite par exemple.
